Hola todos,
Nous lisons et re-lisons, nous nous rappellons, nous débattons et prenons plaisir à parler de la Beat Generation sur ce blog...du Kerouac par-ci, du Snyder ou du Ginsberg par là, du Burroughs...et de la littérature contestataire...du Abbey, du Bukowski...
Aujourd'hui, je vous propose un nouveau thème à ce blog, que je mettrai dans la colonne de droite de cette page d'accueil et que je nommerai "La relève de la Beat Generation".
Et cette relève, c'est vous!!!
...car je vous invite tous, amoureux, accros à la littérature beat et à la contre culture, de laisser s'exprimer vos talents de poète, d'essayistes et pourquoi pas de romanciers sur ce blog.
Si la plume vous chatouille de temps à autre et que vous écrivez (sans vouloir forcément devenir un "Marc Levy"...que Dieu vous en préserve!!!), que vous vous imaginez tel un Sal Paradise plus inspiré que jamais accompagné d'un Dean Moriarty au volant d'une furieuse auto traversant l'Amérique d'Ouest en Est et d'Est en Ouest...c'est le moment!!!
Vous désirez parler de folie, de drogue, de cette société de consommation que vous rejetez en bloc, de musique, de sexe, de voyage quel qu'il soit...
...allez-y, je vous prête ce blog le temps d'une évasion!!!
Envoyez moi vos écrits et je les posterai avec grand plaisir!!!
Voici mon adresse mail : olaf.vinklaf@hotmail.fr
Et pour commencer aujourd'hui, je tiens à saluer et remercier le tout premier :
Vince Larue.
Vince est un passionné de Blues (en particulier de Johnny Winter, d'Eric Sardinas, de Popa Chubby...dont il met en scène dans de superbes "illustrations Rock" qui peuvent également, aller de The Band à Grateful Dead...bientôt disponibles sur ce blog).
Vince carbure au Yerba Mate qui, pour le citer :"subjugue (ses) inspirations, apaise, dynamise, maintient en forme..." tout comme le sport (Triathlon, Marathon...) qu'il pratique assidument.
Ce qui attirera notre attention ici, c'est que Vince est un poète Beat à ses heures mais "c'est surtout par Hermann Hesse que tout a débuté" pour lui...(Steppenwolf, Demian, Siddhartha, Narcisse et Goldmund, Le jeu des perles, Knulp...) sans oublier Kerouac ou encore Nietszche...
Ses dernières lectures? "Les portes de la perception' d'Huxley, "Bandini" de Fante, "Crimes et Châtiments" de Dostoïevski...
Alors imaginez bien que lorsque Vince tombe sur un papier et un crayon, lorsque les riffs de blues donnent le tempo, lorsque le monde d'aujourd'hui dans lequel nous vivons lui impose une reflexion poussée sur notre existence même...le résultat est transcendant!!!
Voici la première partie de ses écrits ainsi que quelques unes de ses illustrations les accompagnants...
La relève est assurée !!!
Je vous laisse le découvrir et apprécier...
Bonne lecture à tous et n'hésitez pas à m'envoyer les vôtres!!!
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"Frissons solaires d’un ange de la désolation" par Vince Larue
Cri muet, à la mémoire
de la Beat Generation.
Parfois, quand la lumière s’éteint, je pleure.
Par où commencer ?
Par ce qui m’a fait descendre les marches de mon duplex,
récupérer papier et crayon, je crois. pour la première fois.
Je venais d’éteindre la lampe et Chet Baker poursuivait, de sa voix berceuse.
Parfois, quand la lumière s’éteint, je pleure.
Je venais de refermer
Kerouac City Blues, recueil hommage à Jack Kerouac
dont je m’acquitterai d’une longue analyse élogieuse et personnelle à son
égard, par respect. Simplement dire que ces témoignages de contemporains
ou non, me compressèrent le coeur, m’étreignirent l’âme.
Cette fois, la lumière est éteinte, et je pleure.
Et moi, je ne suis qu’une entité emportée par le déluge, saisissant au
passage un rayon de bibliothèque, juste celui qui me correspondait.
Autant dire, un moyen de précipiter ma noyade,
avec le goût de l’amertume en plus.
Bukowski, Céline, Dostoïevski, Nietzsche, Hesse et bien sûr Lui… Kerouac.
Juste le rayon qui me correspondait.
Après ça, plus grand chose n’a de sens. Tout est aberration.
Je ne suis Que résident français du XXIe,
on ne m’en voudra pas de répéter,
alors, Pourquoi ?
Pourquoi la masse grouillante et bruyante est-elle pourvue d’une sensibilité
différente, ou bien pourquoi la mienne, de sensibilité, me bouffe-t-elle à ce
point ?
Je saurais encore me rendre compte de mon erreur ;
Mais après ces lectures, ce n’est pas moi qui ai tord.
Alors pourquoi ?
Et le bruit, de surcroît, un bruit mécanique, régulier, redondant.
Un bruit toléré, bien plus évocateur pour moi, que les échanges vocaux ;
- « Bonjour, comment allez-vous… » (Bruit de camion).
J’ai progressivement délaissé les cahiers pour les livres, les salles de classe
pour les routes et chemins. L’avenir certain pour l’incertain.
Foutu pour foutu ; je m’interpelle encore de ne pas trouver plus d’individus
dans mon cas. Comme le sentiment effrayant que le nombre engendrerait la
médiocrité.
‘‘Oui, l'homme a la vie dure ! Un être qui s'habitue à tout. Voilà, je pense, la
meilleure définition qu'on puisse donner de l'homme.’’ avait écrit
Dostoïevski, et il avait raison. Et ça me déprimait vraiment.
J’ai une idée par demi-journée concernant ce que je pourrais faire au lieu de
faire ce pour quoi j’ai passé tant d’années à étudier.
Des années presque entières à marteler un cerveau qui a cédé au cours de
l’année écoulée. Les révélations et stimulations l’ont emporté, la fureur de
vivre en quelque sorte, la béatitude extatique dépourvue d’artifices
s’affichant sans complexe avec ses souffrances: son inadaptabilité au
contexte actuel, son incompatibilité aux esprits conditionnés.
J’ai vidé ma calebasse de
yerba mate et Dylan me hurle ‘’Forever Young’’
dans l’oreille gauche, j’y suis sensible, The Band accompagne.
Chaque jour achevé est un soulagement… le heurt sera pour plus tard.
Quel risque de se soumettre par conviction à des résurgences ’’beat’’,
soixante ans après l’envol des premières poussières belles et bien balayées
aujourd’hui.
Les études m’ont poussé à bout, j’ai commencé à écrire.
Les lectures m’ont donné le goût, j’ai commencé à écrire.
Il s’agit pas de rien dire, il s’agit pas de surjouer.
Tout semble s’écrouler en se développant et on pousse
encore les jeunes pousses
à entrer dans le schéma mal bâti des anciens.
Je me moque d’ailleurs de connaître les responsables.
Simplement rappeler l’idée et reprendre cette phrase,
qu’ériger une tour, Dubaï ou l’Empire State…
« c’est mettre un doigt au cul du ciel »
c’est intolérable, c’est s’afficher.
Mais tout ce qui est moins visible et tout aussi bétonné l’est autant.
Laissez filer je vous demande, et il n’y aura pas longtemps à attendre
le salut.
Celui des corps et des esprits,
alors les faces se haleront délicieusement sous les rayons solaires
et nous vivrons enfin.
Délaissés de nos angoisses antérieures.