Le mot et le reste est une maison d'édition dont l'engagement éditorial est de fournir des éléments de réflexion sur le monde qui nous entoure et de faire circuler des textes littéraires ou poétiques libres de ton et de forme, mais aussi d’introduire des questionnements esthétiques, le tout sans enfermements.
Le Mot et Le Reste est un éditeur militant qui ne fait pas que de la politique. Le simple fait de publier avec l’exigence de la qualité et le refus du chiffre est une démarche politique intransigeante.
- Propose des éléments de réflexion sur des choix de société. Les documents et témoignages mettent en perspective notre histoire récente ou plus lointaine, les essais portent un regard critique sur notre environnement et réalité sociale.
- Publie des textes contemporains novateurs et inclassables, libres de tons, de formes diverses : poésie, nouvelles, fictions de langue française ou étrangère dont le dénominateur commun est l'exigence de l'écriture.
- Propose des livres d'artistes éclectiques, parfois drôles, de petits formats.
- C'est le lieu où un auteur décrit les émotions suscitées par l'écoute d'un 45 tours, d'un album, ou ressenties lors d'un concert, mais aussi le saisissement qui l'a pris à la vue d'une couverture de disque : le moment singulier d'une rencontre fondatrice avec la musique qui peut bouleverser toute une vie.
- C'est l'espace privilégié des esthétiques. Pluridisciplinaires - peinture, littérature, espace du livre, musique - les ouvrages, proposent une réflexion ouverte à toutes les formes d'art tout en créant des passerelles entres elles. L'analyse des musiques trouve ici le meilleur accueil. À l'exigence de la pensée, les auteurs - spécialistes du sujet, journalistes, universitaires - associent un propos accessible à tous. Les curieux comme les connaisseurs prendront plaisir à découvrir ces regards singuliers sur la création.
- Prolonge et valorise les partenariats avec des auteurs culturels extérieurs.
"L'hexagone est fermé, il faut le percer du dehors. Les Editions Le mot et le reste s'en occupe."
Au catalogue de l'éditeur :
| Bill Graham - Robert Greenfield Bill Graham présente : une vie rock’n’roll Préface de Pete Townshend. Traduit de l’anglais par Aymeric Leroy. Enfant, Bill Graham a fui l’Europe pour échapper aux armées d’Hitler. Après avoir passé sa jeunesse dans les rues du Bronx puis dans les salles de restaurant des grands hôtels des Catskills, et tenté sa chance comme acteur, c’est à San Francisco qu’il ouvrira, à la veille du Summer of Love, le mythique Fillmore, où il fera connaître les grandes icônes rock de toute une génération – Jefferson Airplane, le Grateful Dead, Janis Joplin, Cream et bien d’autres encore. Personnage complexe, adoré ou détesté, il est raconté ici par lui-même et par ceux qui l’ont connu ou cotoyé – Jerry Garcia, Keith Richards, Eric Clapton, Carlos Santana… – avec en toile de fond trois décennies de rock vécues au plus près de l’événement (les festivals de Monterey, Woodstock et Altamont, les tournées des Rolling Stones, le Live Aid…), jusqu’à sa tragique disparition en 1991. Voici le portrait attachant et haut en couleurs de l’homme qui a inventé le rock business. Né en 1946, Robert Greenfield vit en Californie. Ancien collaborateur du magazine Rolling Stone, spécialiste de la pop culture, il est l’auteur de biographies célèbres (Timothy Leary, Bill Graham, Jerry Garcia). EXTRAIT: BILL : Au cours des mois suivants, j’ai programmé toutes sortes de concerts au Filmore. J’ai fait venir Allen Ginsberg, Sopwith Camel, et la Mime Troupe pour un nouveau concert de soutien. On a passé La Barbe de Michael McClure, une pièce excellente que certains ont voulu interdire car ils la trouvaient obscène. A New-York, j’étais allé voir deux pièces en un acte de LeRoi Jone, The Toilet et The Dutchman. Seules au programme, elles auraient sans doute fait venir une douzaine de personnes maximum, alors je les ai programmés à la même affiche que les Byrds et ont a fait le plein. |
San Francisco, été 1967. Le Summer of Love bat son plein et des milliers de jeunes arrivent par vagues de tous les États-Unis pour atteindre le quartier de Haight-Ashbury, le laboratoire de l’utopie libertaire des sixties. Fruit de la rencontre de l’activisme et de l’idéalisme d’une jeunesse révoltée, elle a pris forme en quelques années sous l’action des Beatniks, des Diggers, des Merry Pranksters, des Hippies, des Hell’s Angels, des artistes et de toutes les tribus du San Francisco psychédélique. Ces utopistes aspirent à bien plus que le traditionnel Peace and Love caricaturé par les clichés formatés des médias. Ils défendent la liberté, la gratuité, la spiritualité, l’autonomie, la solidarité et nombre de valeurs libertaires, dans la perspective d’un monde plus juste et plus harmonieux.
Ce livre revient sur la société alternative qui a vu le jour à San Francisco, fruit de l’émulsion de toutes ces tribus pourtant si dissemblables. De leurs imaginations et de leur capacité à vivre ensemble dans une utopie libertaire est né un monde qui continue de propager aujourd’hui ses initiatives contre le système dominant, proposant d’autres alternatives, notamment l’écologie, face à l’individualisme forcené.
Simon Reynolds - Rétromania
Rétromania est un ouvrage de référence pour repenser un rock qui s’épuise à force de se parodier.
Comme l’avançait l’essayiste Fred Davis en 1979 dans Yearning for Yesterday: A Sociology of Nostalgia, la culture de masse du passé a graduellement supplanté les événements politiques, tels que les guerres et les élections, comme chaîne et trame de la mémoire générationnellle. Ainsi, les souvenirs mélancoliques de la génération née dans les années trente ressurgissent avec les comédies diffusées à la radio et les retransmissions en direct, tandis que celle des années soixante et soixante-dix s’émouvra devant les programmes pop télévisés tels qu’American Bandstand et Soul Train, Ready Steady Go et Top of the Pops. Chez la génération suivante (dont un grand nombre fait désormais de la musique et des vagues), les éléments déclencheurs seront la modernité criarde et omniprésente des années quatre-vingt : les premières tentatives maladroites de vidéos artistiques diffusées sur MTV, les micro-ordinateurs et les bornes d’arcade dernier cri dont le primitivisme fait sourire aujourd’hui, accompagnés des mélodies allègrement robotiques, fluorescentes et synthétiques des musiques de jeux vidéos.
Allen Ginsberg, William Burroughs, Gregory Corso... tous y ont séjourné. Et ce petit hôtel de devenir l’épicentre du phénomène beat qui, entre New York, San Francisco, Mexico, Tanger, Amsterdam, Londres et Budapest, n’a pas simplement concerné les écrivains et artistes américains, mais toute la bohème internationale.
Cet ouvrage remarquablement bien documenté retrace avec brio les années parisiennes des grandes figures du beat. Il saisit l’aspect international de ce mouvement, les stratégies qui lui ont permis d’essaimer, et nous plonge dans le Paris populaire et interlope de cette époque, son souffle, ses voix aujourd’hui disparus.
Il est l’auteur de biographies d’importance (Charles Bukowski, Allen Ginsberg, Paul McCartney...).
Au printemps 1960, le début de la décennie la plus explosive en expérimentations culturelles depuis le tournant du siècle, les Beats vivant au Beat Hotel, avaient déjà ouvert la voie avec les routines, les cut-up, le stroboscope et la divination; ils avaient eu des visions et des hallucinations, avaient essayé le haschich, la marijuana, le Diosan, la codéine, la morphine et l’héroïne, et ils avaient participé à des orgies et à d’autres pratiques sexuelles qui étaient illégales et mal vues dans leurs pays d’origine. Depuis leur abri, le Beat Hotel, ils avaient tracé beaucoup des chemins que la “génération sixties” allait emprunter : l’usage récréatif de drogues et les expériences psychédéliques; les recherches sur la magie et le mysticisme sous toutes ses formes; les droits des gays et la liberté homosexuelle pour les jeunes, ainsi que la légalisation de la “pornographie” et la contestation des lois sur l’obscénité. Ce n’était pas tout à fait sexe, drogues et rock’n’roll (le rock’n’roll en était à ses balbutiements) mais leurs expériences furent certainement à l’origine de ce qui a suivi.
Préface de Jim Harrison
Notes et postface de Michel Granger
Le ton employé par cette figure excentrique de la littérature américaine est volontiers provocateur lorsqu’il exprime son refus d’une société trop préoccupée de commerce et d’argent. Thoreau ne veut pas une communication simple, univoque, mais joue sur les mots, retrouve des sens oubliés, voire imagine une étymologie, afin de faire entendre bien plus que le sens commun, au risque d’une obscurité qu’il accepte, si c’est le prix à payer pour s’approcher au plus près de sa vérité intime. C’est dire que cette œuvre longuement mûrie s’est forgé une langue noueuse, surchargée d’intertextualité et d’allusions culturelles à la vie du XIXe siècle américain et qu’elle est parfois difficile à interpréter.
La pensée étonnament moderne de Thoreau, concernant la résistance vitale de l’individu aux empiètements de la société et la nécessité de garder le contact avec la nature, mérite d’être portée à la connaissance du public francophone : cela ne peut se faire qu’avec une traduction qui rende justice à la qualité et à la densité du texte de Walden.
Michel Granger (spécialiste de Henry D. Thoreau)
Que se passait-il donc en Amérique pour qu’une région s’effrayât ainsi et qu’il ne se trouvât -personne, à moins de cent kilomètres à la ronde, pour accueillir un festival qui promettait trois jours de musique et de paix_? La paix plus que la musique semblait justement le problème_; pendant que cinq cent mille jeunes convergeait vers Woodstock, créant le plus grand embouteillage que l’Amérique ait alors jamais connu, cinq cent mille autres, aux antipodes, étaient embourbés dans les rizières et la jungle vietnamiennes.