Entre le milieu des années 1960 et la fin des années 1970, des centaines de milliers de jeunes Occidentaux partirent pour l’Inde, balisant la "route des hippies" d’Istanbul à Katmandou.
Ces routards, appartenant à la génération du baby-boom, avaient entre dix-neuf et vingt ans. Pionniers intrépides et contestataires, ils laissaient derrière eux le monde de leurs parents, où régnaient les plaisirs de l’après-guerre, la culpabilité de l’Empire et le spectre de la guerre. Souvent à bord d’une étrange procession de véhicules cahotant à travers la planète, ils espéraient trouver une vie nouvelle. C’était la première fois qu’on voyait des gens partir en si grand nombre vers d’autres contrées non pas pour coloniser mais pour être colonisés.
Rory Maclean, trop jeune à l’époque pour faire partie du voyage, a décidé en 2001, de sillonner tantôt à pied, tantôt en autocar, cette route des hippies pour y retrouver la trace de leurs aventures et de leurs émerveillements.
Tout au long de son périple de six mois, Rory Maclean révèle à quel point la piste a profondément transformé à la fois la vie des voyageurs mais aussi des pays qu’ils ont traversés, déchaînant des forces qui ont modifié à tout jamais la façon dont nous parcourons le monde.
Magic Bus décrit un voyage unique et tout à fait captivant à travers une époque et un paysage à la beauté étonnante et à l’amère cruauté, qui représente la lutte moderne entre l’Est et l’Ouest, les rêves et la réalité, l’espoir et la tragédie.
Revue de presse :
Télérama - M. A. (10 Mai 2008)
(Rory MacLean) donne un livre magnifiquement vivant, un condensé d'histoire contemporaine, un témoignage très incarné du désenchantement du monde.
Lire - Tristan Savin(Mai 2008)
Pour retracer cette belle histoire, l'écrivain Rory MacLean a choisi de revivre le grand voyage, six mois durant, de la Turquie jusqu'au Népal, avec dans ses bagages le bréviaire de Kerouac : 'Sur la route'. (.. .) Aujourd' hui les couleurs revivent sous sa plume amusée et lyrique.
« Doux original, 21 ans, cherche nana jouant de la guitare prête à partir pour l'Orient mystique. »
Dans les sixties, des annonces comme celle-ci étaient placardées par dizaines sur le tableau d'affichage de la légendaire Pudding Shop, la pâtisserie installée face à la Mosquée bleue d'Istanbul, premier point de ralliement de la route des hippies. Quarante ans plus tard, Rory MacLean se tient devant ce qui est devenu une cafétéria que « plus rien ne distingue de la douzaine d'autres qui l'environnent ».
Né en 1954, le Canadien a raté d'une dizaine d'années l'incroyable procession de bus et de bagnoles bringuebalants qui emmenèrent, dans les années 60 et 70, des centaines de milliers de jeunes Occidentaux en route pour l'Asie et l'espoir d'une vie nouvelle. D'Istanbul à Katmandou, via l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan, Rory MacLean a repris leur chemin, mis ses pas dans leurs rêves et leurs utopies, retrouvé leurs traces et les souvenirs qu'ils ont laissés, rencontré des témoins, telle Penny, éternelle jeune femme, ancienne de Woodstock, qui pensait, avec des milliers d'autres qu'il lui « suffirait de se transformer pour transformer la planète ».
De son périple, MacLean a rapporté un singulier récit de voyage, porté par la musique de l'époque - Dylan, Joplin, Grateful Dead, The Doors...
Partagé entre l'empathie et l'agacement, l'émerveillement et la lucidité, la volonté de comprendre et l'ironie, il donne un livre magnifiquement vivant, un condensé d'histoire contemporaine, un témoignage très incarné du désenchantement du monde.
Que reste-t-il aujourd'hui de toute cette énergie ?
Rory McLean...étonnant voyageur canadien
Fils d’un homme de presse réputé, qui était aussi un inventeur du dimanche, Rory MacLean passe son enfance à recréer le monde, en coloriant son atlas, afin d’y glisser des pays et des histoires imaginaires. Après ses études, il réalise des films pendant une dizaine d’années, travaillant en Angleterre avec Ken Russell et David Hemmings, à Paris avec Marlene Dietrich et à Berlin avec David Bowie. En 1989, il remporte le concours du meilleur récit de voyage, organisé par le journal The Independent. Dès lors, il délaisse les scénarios pour se consacrer à la prose.
Son premier livre, Stalin’s Nose, raconte un voyage de Berlin à Moscou dans une Trabant; il figure bientôt sur la liste des dix meilleures ventes en Angleterre et se voit décerner le prix du Yorkshire Post, « Best First Work Award », couronnant le meilleur premier ouvrage de l’année. L’auteur William Dalrymple salue « les débuts les plus spectaculaires, en matière de récit de voyage, depuis En Patagonie de Bruce Chatwin ». Colin Thubron considère l’ouvrage comme un vrai « chef-d’oeuvre surréaliste ».
Son deuxième livre, The Oatmeal Ark, entraîne le lecteur en Écosse, puis à travers le Canada, à la poursuite du rêve des immigrants et des voyageurs. John Fowles note que « ce livre explique merveilleusement la nature vivante de la littérature ». L’ouvrage est sélectionné pour le prix littéraire international, IMPAC Dublin. Ensuite, ayant eu l’occasion de retrouver Aung San Suu Kyi, MacLean se rend en Birmanie. Son livre Under the Dragon raconte l’histoire tragique de ce pays trahi, pour lequel l’Arts Council of England lui décerne son prix littéraire.
Pour son cinquième livre, Falling for Icarus, MacLean part en Crète et il y construit -– en prévision d’un vol unique -– une machine volante. Ce voyage personnel est entrepris avec l’espoir de parvenir à accepter la mort de sa mère, tout en s’efforçant aussi d’explorer le rapport entre les Mythes grecs et la vie moderne.
Dans son sixième livre, Magic Bus, MacLean retourne sur les traces des centaines de milliers des jeunes Occidentaux qui – au cours des années 1960 et 1970 – ont créé la « piste des hippies », partant d’Istanbul pour gagner l’Inde.
Selon le Financial Times de Londres, MacLean « est en train d’élargir les frontières de la littérature de voyage, en abolissant la distinction qui sépare la réalité de la fiction ». Colin Thubron a dit des œuvres de MacLean qu’elles forment un genre littéraire qui n’appartient qu’à lui et présentent un monde « hyper-réel » qui n’est ni récit de voyage ni réalité propre, mais une sorte de distillation concentrée de chacun de ses périples. Dans tous ses livres, MacLean raconte les histoires extraordinaires d’hommes et de femmes ordinaires et, par le biais de la fiction et de sa propre créativité désormais affirmée, il donne à ses lecteurs, l’occasion de partager leurs vies, leurs sociétés et leurs histoires.